Il y a six ans, à minuit
J'étais à genoux devant ma poubelle.
Je déchiquetais les dernières cigarettes
que je n'avais pas réussi à fumer
pour cause d'écœurement.
S'en est suivi un combat avec moi-même.
Des crises d'angoisse si oppressantes
qu'elles me faisaient peur.
Heureusement, j'avais de l'aide autour de moi.
Je n'ai jamais su remercier
mon entourage tant personnel que professionnel
d'avoir réussi à me supporter
durant les quatre premiers mois.
Je n'ai pas toujours un caractère facile,
mais pendant cette période
j'ai dû être odieuse à certains moments.
Je ne me supportais pas.
Alors vivre avec les autres était devenu compliqué.
Puis de jour en jour,
la douleur s'est estompée.
Les kilos se sont installés insidieusement.
Je n'ai jamais crié victoire.
Il m'arrive encore de
ressentir le besoin d'une cigarette.
J'étais grande fumeuse: la première de la journée, je la fumais...sous la douche!
J'ai arrêté tout net lorsque le corps médical a interdit la cigarette à mon cardiaque d'homme. Il n'était pas question que je continue alors que lui, qui fumait encore plus que moi, était obligé de s'arrêter. Cela fait maintenant onze ans que je n'ai pas allumé une cigarette et j'ai toujours envie, parfois furieusement, d'en "griller une"!