Les ptites banalités de Cunégonde

Photo de Diane Arbus

Je suis allée voir l’expo : les objets trouvés dans la Seine.
C’était marrant d’imaginer Paris
à l’âge de pierre.

J’avais envie d’un support
pour qu’une plante,
soit plus haute.
Je n’arrivais pas à trouver
ce que je voulais.
J’ai décidé de le faire en béton.
Il a d’abord fallu que je trouve
un sac de béton de moins de 25kg.
Ensuite ma nièce m’a dit
qu’il me fallait un touilleur à béton.
Dans le même magasin,
y avait le touilleur et du béton
en sac de 5 kg.
Ensuite il fallait que je trouve
dans quoi faire le béton.
Puis que je trouve le moule
pour mon support.
J’ai fait mon béton,
dans ma petite poubelle.
Comme j’en ai fait trop,
J’ai 3 supports.
Un dans une brique
de lait de riz/noisette ;
un autre dans un fond de bouteille de lait ;
le troisième dans un fond
de boite de fromage blanc.
J’ai plus qu’à attendre que
ça sèche

J’arrive à nourrir de façon
équilibrée mes bestioles,
mais pas moi.

Après on a fait les poubelles
pour récupérer des gobelets.
Visiblement, il faut avoir
des pins et/ou des gobelets.

Un jour quelqu’un m’a dit
qu’on avait les politiques que
l’on méritait.
Je me demande ce que
l’on a merdé pour en arriver là,
aujourd’hui.
Voter pour faire barrage,
espérer que le résultat sera
moins pire que prévu coté
extrême droite,
est l’attente du jour.
Pourvu que l’on ne vive pas,
le jour où l’on bascule.

En plus du deuil,
il faut digérer le comportement
et les propos choquants
des autres.

C’est la première fois que
je vote à Paris.
Je vais, dans mon bureau de vote,
une école.
Je ne prends que
des listes de gauche.
Je me trompe de rangée
pour signer.
L’assesseur qui manipulait
la poignée pour que l’on puisse
voter demandait à tout le monde
s’il souhaitait dépouiller
Il lui fallait 12 personnes.
Je me suis dit pourquoi pas.
Je n’ai pas eu cette proposition.
Je me demande si cela a avoir
avec mes listes de gauche,
dans un arrondissement qui vote à droite.