Pourquoi ?

Voici les questions posées par C&C
lors de mon billet du 22 février :
« Tu vois ce que ça fait les catégories ?
Pourquoi tes amis se sentent obligés de préciser qu'ils ont des amis gays ? »

Commentaires

1. Le vendredi 24 février 2012, 08:25 par mirovinben

En effet. Sans doute pour être certain de ne pas être catalogué dans la catégorie des homophobes, même et surtout dans le cas où on peut être amené à dire du mal de l'un d'entre eux/elles.

Perso, je n'ai pas à le préciser : je n'ai pas d'amis (ni gays ni trystes)

2. Le vendredi 24 février 2012, 10:04 par Cunégonde

Mirovenbin, la fin de ta réponse me fait rire. En ce qui concerne le début, je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi, je pense juste que pour certains il existe vraiment un besoin conscient ou pas de cataloguer, pour « assouvir » une nécessité de différence.

3. Le vendredi 24 février 2012, 20:39 par C&C

Moi, j'ai envie de leur demander s'ils ont aussi des amis bi- et pourquoi ils ne l'ont pas souligné aussi?

Il n'y a pas une seule explication. J'aime bien celle de Miro aussi. Ça nous rappelle qu'on vit dans une société politiquement correcte où il faut penser à tout avant d'être taxé de ci ou de ça, où il faut aussi vite s'excuser d'être un truc qui fait ringard. C'est vrai, un hétéro, aujourd'hui, ça fait vraiment XXème siècle, non? J'imagine qu'en disant qu'on est hétéro on a l'impression de sortir de l'armoire.

Plaisanterie à part, je me demande aussi s'ils l'ont dit à leur parents, quand ils ont compris qu'ils étaient hétéros, s'ils ont pensé voir un psy, comment ils savent qu'ils sont hétéros les pauvres s'ils n'ont pas essayé quelqu'un du même sexe, si c'est pas trop diffcile d'être une minorité aujourd'hui et s'ils pensent organiser une Straight Pride et si oui de quelle couleurs sera leur drapeau vu que les homos ont pris totes les couleurs?

Trêve de raillerie! Maintenant sérieusement, comment les enfants d'hétéros réagissent-ils lorsqu'ils comprennent que leurs parents sont hétéros?

4. Le vendredi 24 février 2012, 23:24 par Gilsoub

peut être aussi que la société nous oblige insidieusement à se justifier dés que tu évoque une communauté qui n'est pas la tienne ? effet pervers de tout les comunautarismes (quoique le communautarisme n'est il pas pervers en lui même...). Donc " j'ai moi même de très bon amis homo/juif/noir/musulman... ". Je me rappelle ma gêne pour envoyer promener un homo un peu trop entreprenant à mon égard(voir carrément lourdingue !), lui dire merde et ne pas risquer d'être traiter d'homophobe ! très pervers, une femme je lui aurais simplement dis écoute maintenant tu commence à me les briser melus !!!
Bonne question en effet...

5. Le samedi 25 février 2012, 12:27 par Anthom

Ben moi, j'ai dit que j'avais eu plein de copains et copines gays, simplement pour préciser que malgré mon "grand-âge" (oui Mâdame!) j'avais été à même de rencontrer ce qu'était la discrimination et peut-être de façon plus sournoise encore qu'aujourd'hui! Dans l'éducation nationale, au début des années 70, imaginez un peu, braves gens! Ne parlons pas des parents de mes copains qui, la plupart du temps, étaient tenus dans une ignorance absolue de peur de leur réaction! Du coup je suis un peu étonnée de la violence de la réaction de C & C! Les raisonnements par l'absurde, on peut les appliquer à n'importe quoi... Certes je n'ai pas eu à justifier auprès de mes parents que l'homme avec qui je voulais vivre était hétéro! Mais...quelques petits détails qui posent l'époque: lorsque je l'ai rencontré, j'avais 26 ans, je n'étais plus une gosse, cela n'a pas empêché mes parents de se renseigner discrètement (comme cela se faisait alors), de même que ma future belle-mère à mon égard, pour avoir toutes les garanties (moralité , santé,etc.), nous sommes partis une semaine au ski: personne n'était au courant, car cela ne se faisait pas pour une fille qui se respecte...Allez, j'arrête, je vais donner l'impression que je suis une vieille radoteuse!

6. Le samedi 25 février 2012, 14:59 par Gilsoub

D'ailleurs on pourrait élargir la question ! je suis énervé depuis ce matin de lire : enfin un noir qui à un césar ! ah bon ? c'est parce qu'il est noir ? Ou parce qu'il est bon acteur ? Hmmm me gave ce racisme, tout comme l'année dernière « Un blanc sous les 10 s au sprint » ah bon ? Parce qu'il est blanc ? Ou bien parce qu'il s’est entrainé ?Oserais je le dire, toutes ses masturbations intello sur le profond du pourquoi de ce que tu as voulu dire dans ton inconscient me les brises menus ! Honnêtement, que quelqu'un soit homo, noir, juif ou coiffeur (voir tout à la fois) je m'en moque éperdument (pour être poli) je sais jusque que c'est un humain qui peut être sympa/con/mauvais/idiot/intelligent/,etc.

7. Le samedi 25 février 2012, 16:52 par mirovinben

Il y avait un espace de trop au début de la dernière ligne du commentaire de Gilsoub. Du coup le convertisseur wiki -> html a considéré la phrase comme du code et a encadré avec des balises <pre>...</pre>

A part ça, je suis hétéro, fils, petit-fils (etc) d'hétéros, statistiquement pas très isolé, n'ai rien fait pour ou contre, n'ai pas à le regretter ni à me justifier de l'être.

8. Le samedi 25 février 2012, 19:31 par Cunégonde

C&C n'a pas voulu vous blesser, ni moi en relayant ses questions, ici. Je suis même étonnée de vos réactions.
Dans notre société hétéronormée (je n'aime pas du tout ce mot, mais je suis bien obligée de m'en servir ici) vous n'avez jamais eu à vous expliquer sur votre sexualité, vous n'avez jamais eu à faire de coming out. Vous n'avez sûrement jamais pensé être un monstre car votre sexualité est différente de celle des autres... Ce n'est que quelques exemples parmi tant d'autre. Et pour avoir du les écouter, les étendre, je sais qu'il ne relèvent pas de masturbation intello mais de réelles souffrances infligées.
Pour ma part, j'ai du mal à supporter que mes copains ajoutent en parlant de moi, comme je l'ai entendu une fois que je suis lesbienne. J'estime que ce n'est pas à eux de le dire, mais à moi.
Mis à part ça, la sexualité des personnes qui m'entourent ne peut m'intéresser que si de ces personnes m'attire (si je peux m'exprimer ainsi.)

9. Le samedi 25 février 2012, 20:41 par C&C

Anthom, la violence de ma réaction? C'est seulement le reflet de la violence des catégories ordinaires qui entretiennent l'homophobie mal rentrée. C'est aussi le reflet du politiquement correct que je voyais dénoncé par Miro de façon sous-jacente. En plus, si tu me lis attentivement tu verras que ce ne sont pas seulement les hétéros qui en prennent pour leur grade. Il y avait aussi de l'humour. Mais j’ai l’impression que même Miro n’a peut-être pas compris l'ironie dans la question de la minorité. Et je trouve la réaction de Gilsoub bien plus violente que la mienne. le reflet de ce que Gilsoub dit, le voici, violent donc:

Gilsoub, je ne parlerai pas de la contradiction entre les deux parties de ton com, elle est trop évidente...
Par ailleurs, ce n'est pas une question d'intellos mal léchés, c'est d'abord une question de bienséance. Le pourquoi vient après. Et s'il faut vraiment utiliser des catégories pour se faire comprendre, allons-y. Sache que je suis plutôt gay et qu’il y a des expressions qui me font chier à force. Et il ne manquerait plus que ça que je ne le fasse pas remarquer. Faut faire attention à ce qu'on dit, et si on ne voulait pas dire ce qu'on a dit sans ambiguïté, ou qu'on a causé pour ne rien dire ou pour une branlette de l'ego, alors on aurait mieux fait de se taire.

L’inconscient collectif, ce n’est pas un truc d’intellos, ça veut dire qu’on a des habitudes auxquelles on ne pense même plus tellement c’est ancré, comme notre façon de parler. Va sur wiki, c'est facile à comprendre, même pour un hétéro pas intello. Voilà, pas la peine non plus d’essayer d’insulter les intellos pour m’insulter.

10. Le samedi 25 février 2012, 23:34 par Gilsoub

Tests on se calme, je n'insulte personne, ni toi ni un autre... quant à insulter les intellos, en étant certainement un moi-même !
Alors si tu t'est sentie insulté mille excuses sincère.
Certes je suis peut être provoquant dans mes propos, mais j'en ai marre de ne pas pouvoir dire à quelqu'un (et pas toi en particulier), sous prétexte qu'il fait partie d'une "communauté" que je ne suis pas d'accord sans passé pour un anti... Voilà... C'est vrai aussi que je pense que le communautarisme est le premier terreau des racismes et des rejets.
Moi je veux juste vivre avec des gens, quel qu’il soit ! Alors oui, j'ai des potes homos, je les respects pour ce qu'ils sont, mais je me fou royalement de savoir qu'ils sont homos, voilà en substance le fond de ma pensé...
Tout comme je suis content pour Omar hiers et son César, parce que oui il l'a mérité son César, mais pourquoi certaine personne parle enfin de la victoire d'un black ? c'est la victoire d'un acteur, basta !
maintenant tu as le droit de ne pas être d'accord ;-)

11. Le dimanche 26 février 2012, 07:49 par mirovinben

C&C, je crois que j'ai été induit en erreur par ton paragraphe précédé de "Plaisanterie à part". Du coup, j'ai cru que tu étais très sérieux en écrivant la suite.

Ceci dit, je comprends l'hyper-sensibilité des homo mais ne peux que l’intellectualiser. Pour faire une comparaison (un peu tirée par les cheveux, mais c'est celle qui me vient à l'esprit, suite à expériences vécues) : Il est toujours difficile de comprendre le mal de dos de l'autre quand on n'en a jamais souffert.

A aucun moment je ne me suis senti blessé. Au contraire. Je trouve cet échange intéressant. Mes affirmations n'engagent que moi. Et si je me cabre, c'est que j'ai été dérangé. Ça peut être désagréable mais pas forcément mauvais pour ma santé mentale.

N'empêche, je partage l'avis de Gilsoub. Notamment à propos du communautarisme. Même si je peux comprendre qu'une minorité se sentant en danger cherche de la chaleur, de la compréhension et de la force en se constituant en communauté. N'empêche que la caricature est vite là, que la critique est vite considérée comme insupportable, l'hyper-réaction, donc la violence, pas très loin. Pour prendre un autre exemple : "pourquoi dès qu'on critique certains comportements de l’État d’Israël on est taxé d'antisémitisme ?"

En bref on peut être homo et con, homo et génial, hétéro et con, hétéro et génial. Même qu'on peut être con puis génial dans la même minute.

Comme plus je cause, plus je prends de risques, je m'arrête là.

12. Le dimanche 26 février 2012, 11:56 par C&C

Je m'exprime trop vite donc assez mal. Je sais bien que le communautarisme c'est la ghettoisation et la division, j'ai dit moi-même que je ne voulais pas d'étiquettes pour moi. Si j'ai fini par m'en mettre une une, c'est juste pour contribuer à montrer que c'est là que le bas blesse.

Mais parler des autres pour parler de soi, c'est aussi une façon de faire des différences. Si quelqu'un me demande si je fume, il ne me viendrait pas à l'idée de répondre «je ne fume pas mais j'ai des amis fumeurs». Et donc, je voulais juste savoir pourquoi on entend encore dire «je suis hétéro mais j'ai des potes homos». C'est vrai que j'ai aussi un peu provoqué. Quand j'inverse le discours ambiant sur les homos, vous prenez la mouche, il faut donc comprendre que des homos prennent la mouche.

Voilà, je trouve qu'il faut juste savoir ce qu'on dit et pourquoi on le dit, histoire de respecter celui qui entend ou lit, sans tomber dans le politiquement correct bien sûr. Une question d'intelligence émotionnelle (ça va, on est pas trop intellos jusqu'ici? ;-)). Mais si quelqu'un a une attitude qui ne me plaît pas, la couleur de son drapeau ne m'empêchera pas de le lui dire (Miro, critiquer certains actes palestiniens est aussi assez risqué...).

Et rien ne t'empêche de faire pareil Gilsoub, si tu peux le faire ici, tu peux le faire ailleurs, émancipe-toi! ;-)

13. Le mercredi 29 février 2012, 19:43 par Brige

Il me semble que le débat tourne plus autour de la susceptibilité que d'un vrai problème de fond. C&C, il m'est arrivé de dire : "je ne fume pas mais jai des amis fumeurs", vraiment, avec humour. C'est une façon de dire que je n'ai pas de problème avec ça, pas du tout que cela caractérise mes amis (qui ne sont pas que fumeurs, blacks, homos etc...de la même manière que je ne suis pas que blonde ;-)) Tellement pas de problème que jamais cela ne me serait venu à l'idée que mes propos puissent choquer ou interpeler. Mais sans doute que la discrimination, la stigmatisation et l'homophobie sont tellement généralisées qu'elles rendent méfiant et susceptible. Sauf que je n'ai pas envie de me justifier systématiquement de tous mes propos, je retourne donc d'où je viens...Sans rancune, hein?

14. Le mercredi 29 février 2012, 22:00 par Cunégonde

Non, mais tu peux rester aussi.

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