Un de plus

Un pays de plus sombre
dans l’extrême droite.
Ça commence à faire
trop.

66,5 ans

Comme je change de grade
et peut-être d’indice,
j’ai calculé mon départ
à la retraite.
Pour ne pas avoir de décote
trop importante,
il faut que je travaille
jusqu’à 66 ans et demi.
J’aurai pu être obligée
d’aller jusqu’à 67 ans.

Les amis peuvent devenir toxiques

Une amie me téléphone.
Je lui explique
qu’une de mes sœurs
a un cancer,
et que celle qui vit au village l’aide.
Elle me répond que
ma sœur qui l’aide va tomber
malade, ensuite,
ça sera mon tour.
Charmant comme planning.
Je passe un examen interne,
pour être cadre sup.
J’ai eu énormément de pression.
Ils se sont arrêtés quand
je leur ai expliqué pour
ma sœur.
Une amie m’appelle.
Pendant plus de 10 minutes,
elle m’explique que
c’est dégueulasse toute cette pression.
On ne devrait pas à avoir
à passer d’examen pour être cadre sup.
Je lui disais que ça fait partie du jeu.
Maintenant,
ce n’était pas ma priorité.
Elle a été jusqu’à me raconter
quand son frère est mort.
On a manqué s’engueuler.
Avant de raccrocher,
elle m’a dit que
j’avais besoin de repos.

Quand ♤4

Mes sœurs s’enguelent souvent.
Mais là, ma sœur M ne cuisine que
ce que ma sœur aīnée aime.
Elle a déjà prévu ce
qu’elle lui cuisinera samedi soir,
pour sa sortie d’hopital.

Quand ♤2

Le monde a l’envers.
Je m’inquiète tellement
à cause du cancer de ma sœur
qu’elle me téléphone
pour me donner de ses nouvelles
et me rassurer.

Catho pro

En pause, une collègue nous dit
que les prochaines JMJ
auront lieu en Corée,
dans 4 ans.
Je me suis esclamée :
chouette, j’en ai marre du pape.
Tous les yeux désaprobateurs
étaient braqués sur moi.

Quand

Quand le crabe bouffe
ma sœur ainée,
je me sens si impuissante…

Je veux les cheveux courts

Je vais chez le coiffeur.
J’explique que
je veux les cheveux courts.
La coiffeuse commence
à faire danser ses ciseaux.
Elle coupe plus derrière
que devant.
Je lui explique que
je les veux court
aussi devant. Elle me réplique :
“ça fait trop homme”
comme si cela allait me faire
changer d’avis.
J’ai bien vu que
ça ne lui plaisait pas de
me couper les cheveux
comme je lui demandais.
Mais j’ai la coupe que je voulais,
cheveux courts.

Des béquilles, un voleur et une serveuse

Nous allons prendre un dessert
dans une patisserie portugaise.
2 hommes entrent en même temps,
dont un avec des béquilles.
Le monsieur avec les béquilles
s’assoit puis quand
je m’installe, il change de place.
Il va à table du monsieur
avec qui il est rentré.
Nous avons tous cru
qu’ils étaient ensemble,
sauf une cliente installée plus loin.
Quand le monsieur, sans béquilles,
s’est levé pour aller commander.
Le monsieur avec les béquilles s’est levé
tranquillement et a pris un sac à dos.
J’ai cru que c’était le sien,
j’ai rien dit,
j’ai pensé qu’il était bien embêté
entre les béquilles et le sac à dos.
Une cliente a crié : “le sac à dos”.
Le monsieur, sans les béquilles
à qui le sac à dos appartenait,
est sorti en courant suivi par la serveuse.
Une dame du quartier est arrivée,
elle nous a raconté que
la serveuse avait plaqué, contre un mur,
le voleur.
Le monsieur sans béquilles
qui venait d’être volé
est revenu avec le sac à dos.
Le voleur, l’homme aux béquilles,
a eu le temps
de lui prendre son argent.
Les patissiers portugais ont offert à manger au monsieur sans béquilles.
Les autres clients et nous les avons remerciés
et applaudi la serveuse.
Je pense que je n’aurai jamais eu
son courage

C'était un lien

Aujourd’hui, je me suis inscrite,
sur les listes électorales
de mon arrondissement parisien.
Cela fait presque 29 ans que
j’ai quitté mon village,
y voter encore maintenait
un lien.
Casser ce lien n’a pas été
une décision facile à prendre.

Gaudéric va se balader

Pour la pluie,
la cathédrale de Perpignan sort Gaudéric.
Le pire serait qu’il se mette
à pleuvoir.
Ils se mettraient à croire
au pouvoir de Gaudéric.

Comme je suis calmée, je peux écrire un billet

Pour finir ma table basse,
j’avais besoin d’un outil
qui me permette de viser
dans un espace haut de 10cm.
Je vais chez Casto.
C’est à environ 25 minutes
à pied de chez moi.
Je me rends dans le bon rayon.
Je trouve le vendeur de ce rayon.
Je lui explique que je veux viser des vis.
Il me vend une clé à cliquet
avec des embouts.
L’idée me paraissait bonne.
Je rentre chez moi,
j’essaie mes embouts,
ils ne tenaient pas
dans les douilles (que j’ai aussi acheté)
qui se fixent à la clé à cliquet.
Le ledemain, je repars chez Casto.
Je vois un vendeur dans le rayon.
Je lui explique mon problème.
J’avais apporté la clé, les douilles, mon embout et des vis.
Le vendeur m’explique qu’hier,
ce qui m’a été vendu
était pour des boulons.
Après énervement face à leur sexisme évident,
ils m’ont fait un avoir et vendu un tournevis d’angle.
Quand j’ai demandé s’il était
facile à utiliser.
Le responsable m’a répondu :
“cela dépend de la compréhension”.

Accessibilté selon la RATP

E_p.jpg


Sur ce panneau il y a
un sens interdit juste à côté
d’un fauteuil roulant.
Cela signifie que les personnes
utilisant un fauteuil roulant
sont interdites dans cet ascenseur.
Cependant sous ce pictogramme
est écrit :
“L’ascenseur est en priorité
réservé à ces voyageurs”.
Sous cette phrase,
figure les pictogrammes suivants :
un fauteuil roulant,
une personne avec des cannes anglaises,
une poussette.
Alors les personnes en fauteuil roulant,
peuvent-elles ou non prendre
cet ascenseur ?
Surtout qu’une fois que
l’on a pris cet ascenseur,
pour atteindre le quai du métro,
il y a des marches qui ne sont,
évidemment pas indiquées.
La sortie de métro, où ce panneau
a été posé, est toute neuve.
Non seulement la RATP n’est
pas capable de rendre
une station de métro accessible,
mais en plus la RATP n’est pas
capable d’avoir une communication correcte.
Pour l’accessibilité,
la RATP a du travail à faire.

Bloquée

Hier, j’ai vu une copine
bloquée dans le deuil de sa mère,
depuis 2 ans.
Elle n’évolue pas.
Elle a changé de travail.
Tout ce qui lui est arrivé
de négatif depuis,
est la faute des autres.
Elle n’arrive pas à se remettre en cause,
ni même à changer un tant soit peu
son comportement.

Trop chaud

Il est 19h50, le 29 octobre 2022,
il faut 24° chez moi,
avec la fenêtre ouverte.

Je viens de réaliser

Que quand je serai à la retraite,
je devrai me faire à manger,
tous les jours.
Ça m’avait pas plu
pendant le premier confinement.
Les cantines étaient toutes fermées.
Il m’arrive d’aller bosser,
sur un jour de télétravail que
pour aller à la cantine.

Une rencontre incongrue

J’ai acheté 10 crevettes pour
renouveler les miennes.
J’avais RDV à l’hotel de ville,
à 14h.
Je me suis préparée
une salade composée.
Vers 11h, je suis partie de chez moi.
Je longeais la Seine.
Vers 12h30,
je suis allée,
dans un petit parc,
à côté de Notre Dame.
Je me suis trouvée un banc,
à l’ombre.
J’ai sorti ma salade.
J’ai commencé à manger.
J’ai regardé sous le banc en face.
Il me regardait aussi.
J’ai tapé le sol avec mes pieds.
Je lui ai dit de décamper.
Les gens me lançaient
des regards bizarres.
C’est moi qui suis partie ailleurs.

Quotidien

Avec le choc de la maison.
La peur de la perdre,
les conséquences que
cela aura.
Je me dis que
mon quotidien est aussi
très important.

Rêver ma mère

Ce matin, une collègue me racontait
ce qu’elle allait faire ce week-end
avec sa mère de 82 ans.
Je me suis mise à rêver la mienne.
Je me suis demandée ce que serait ma vie
si elle était encore là.

Ça me fout une peur bleue

Cette guerre me fout une peur bleue,
irrationnelle.
Ce n’est pas la première que
je vis en Europe.
Mais, c’est la première que
je connais impliquant la Russie
et tout l’imaginaire qui en découle.

- page 1 de 16